Quand James BKS pose « Na Na Benz », ce n’est pas juste un titre : c’est une incantation, un pont entre les rythmes du présent et l’énergie inébranlable des Nana Benz du Togo. En scellant drill urbaine et pulsations bikutsi, il compose un hymne qui résonne comme un manifeste — pour le pouvoir, le goût, l’indépendance.
Les Nana Benz, ces femmes d’affaires togolaises extraordinaires entre les années 1960 et 1980, ont bâti un empire autour du tissu wax hollandais. Le surnom « Nana » signifie « mère » dans certaines langues togolaises, et « Benz » vient des Mercedes‑Benz qu’elles conduisaient — symbole de réussite et de liberté. Ces femmes ne jouaient pas petit : elles décidaient des motifs, négociaient avec les maisons néerlandaises et imposaient leur vision esthétique, investissant leurs gains dans l’immobilier, l’éducation et parfois même la politique. Leur héritage dépasse le commerce : elles ont façonné un langage visuel et une économie culturelle qui a rayonné bien au-delà des frontières togolaises.
Sur « Na Na Benz », James BKS capte cet esprit : le morceau palpite, la rythmique mord, la basse rôde et les lignes vocales hypnotisent, traduisant l’audace et la détermination de ces pionnières. Le clip, réalisé par James BKS et David Moerman, met en lumière leur autonomie et leur créativité, offrant à une nouvelle génération un récit inspirant.
Avec ce morceau, James BKS ne se contente pas de rendre hommage : il rappelle que l’indépendance et la confiance en soi se construisent, fil par fil, et que les Nana Benz restent un modèle intemporel d’entrepreneuriat féminin et de puissance culturelle.

