Avec « pressure », jigitz ouvre un nouveau chapitre, plus intime, plus viscéral. Ce morceau, à la fois dense et éthéré, s’inscrit dans la lignée de all my exes live in brooklyn, son tout premier EP, pensé comme un récit musical à ciel ouvert. Pas de tape-à-l’œil ici, mais une tension sourde, qui se faufile entre les textures électroniques et les silences chargés de sens.
Composé dans une maison perdue du Montana, loin du tumulte urbain, « pressure » est né d’un isolement choisi, presque cinématographique. jigitz, accompagné de son ami et manager Faizan Malik et du producteur Aire Atlantica, a troqué les studios pour une cabane, les influences country de son enfance pour des nappes breakbeat et ambient. Ce décor improbable donne au morceau un parfum d’évasion, comme une fuite intérieure autant qu’un retour à soi.
Loin des formats calibrés, jigitz joue avec les codes : future garage, house, fragments de mémoire… Le beat pulse comme une montée d’adrénaline, mais c’est la mélancolie qui domine. Celle d’un artiste revenu du silence, capable de remplir un morceau de non-dits sans jamais perdre le rythme. « pressure » n’explose pas : il insiste, il enveloppe. Et surtout, il reste.

