Il y a des morceaux qui ne cherchent pas à séduire. Ils imposent leur présence comme une évidence, à coups de guitare nerveuse et de silences lourds de sens. Black It Out, dernière livraison de Kevin Driscoll, appartient à cette catégorie. Loin de la pop calibrée, il nous tend un miroir brut, à peine poli par quelques synthés bien sentis.
Derrière cette guitare rythmique entêtante, c’est une histoire de rupture qui se joue. Pas celle des cris et des portes qui claquent, mais celle, plus douloureuse encore, de l’après. Quand il faut effacer. Noircir pour mieux tourner la page. Driscoll écrit et chante ce moment avec une honnêteté désarmante. Il ne théâtralise pas. Il constate. Et c’est ce qui rend son interprétation si percutante.
Épaulé par Jeremiah Johnson, artisan d’un solo de synthé hypnotique et responsable du mixage comme du mastering, Driscoll sculpte un morceau tendu mais jamais brutal. Il y a de la retenue dans cette plainte, du raffinement même, comme si la douleur s’habillait d’une élégance discrète.
Black It Out n’est pas là pour faire danser. Il accompagne, il confronte, il parle à ceux qui savent ce que c’est que de devoir tirer un trait. Une chanson à écouter seul, de préférence tard le soir, quand les souvenirs viennent sans qu’on les invite. Sans plus attendre, plongez dans cette belle surprise ci-dessous :