Certains morceaux naissent d’une émotion brute, d’un instant suspendu entre douleur et lumière. “Goodbye My Friend” de Korda Korder s’inscrit dans cette lignée rare de chansons qui transforment la perte en beauté fragile. Inspiré par une conversation intime de Sam Fender dans un podcast — où le musicien évoquait la disparition d’un ami cher — le groupe a puisé dans cette confession la force d’un hommage universel.
L’univers sonore du morceau se déploie avec une lenteur méditative : nappes de synthés vaporeux, guitares réverbérées et rythmique en apnée composent un décor onirique où chaque note semble flotter dans l’air. La voix douce et légèrement voilée de la chanteuse s’y pose comme une caresse, pleine de retenue et d’humanité. Tout paraît suspendu, comme si le temps s’était arrêté au seuil du souvenir.
Mais au-delà de l’atmosphère éthérée, “Goodbye My Friend” raconte ce qui demeure lorsque tout s’efface : la beauté des liens, la gratitude envers ceux qui nous ont marqués. La phrase de Fender — “It was beautiful in the end” — résonne ici comme un écho apaisé, une manière d’embrasser la douleur sans s’y perdre.
Avec ce titre, Korda Korder signe une ballade rêveuse et sincère, un adieu qui ne pleure pas mais qui respire. Une chanson qui tient à la fois du souvenir et de la lumière, du manque et de la tendresse.

