Il y a des voix qui captent l’attention dès la première note, et celle de Kylie Rothfield en fait indéniablement partie. Puissante, habitée, traversée d’émotions brutes, la chanteuse américaine dévoile « Temporary », un titre à la fois introspectif et envoûtant.
Dès les premières mesures, une ligne de basse entraînante et des synthétiseurs vaporeux installent une atmosphère entre clair-obscur, où la voix de Kylie Rothfield s’impose avec une aisance rare. Tour à tour douce et déchirante, sa tessiture chaude se faufile entre les silences, caresse les notes, puis éclate dans un refrain qui respire l’urgence et la vulnérabilité. Il y a une sincérité brute dans sa façon de phraser, une manière de suspendre les syllabes comme si chaque mot était arraché à l’âme.
« Temporary » raconte l’attachement à une relation vouée à l’éphémère, une douleur que l’on préfère prolonger plutôt que d’affronter la rupture. « I blocked your phone on Saturday, I keep on calling anyway… » chante-t-elle avec cette intensité à fleur de peau qui rappelle Alicia Keys – une artiste qui l’a d’ailleurs repérée et encensée.
Le morceau, coécrit et coproduit avec Mothé, oscille entre indie pop et new wave, empruntant aux textures de The Cure et The Strokes tout en laissant place à une interprétation vocale magnétique. Entre force et fragilité, Kylie Rothfield transcende la simple ballade mélancolique pour livrer un moment suspendu, porté par une voix qui ne laisse aucune échappatoire.