Treize ans. C’est le temps qu’il aura fallu à Last Relapse pour retrouver le chemin du studio et donner vie à son nouvel EP, sobrement intitulé EP. Cinq titres, nés d’idées anciennes mais désormais réinterprétés avec un regard neuf, où l’on sent autant le poids du passé que l’élan d’une renaissance.
L’ouverture, “Everyone Dances Outside of Their Bodies”, pose d’emblée le ton : guitares aériennes, textures larges et enveloppantes, et un chant qui oscille entre nostalgie et urgence. Le morceau, qui avait été joué sur scène mais jamais enregistré, révèle la capacité du groupe à transformer ses souvenirs en matière sonore vibrante.
Avec “Rats in a Cage”, Last Relapse injecte une énergie plus brute, presque nerveuse, tandis que “Hey Girl” se fait solaire et dansant, porté par des percussions tourbillonnantes et des guitares qui dialoguent dans une pop-indie lumineuse, presque psychédélique dans sa dilatation du temps. Et puis il y a “Solfeggio Dream”, clôture rêvée de l’EP, luxuriant et superposé, qui invite l’auditeur à un voyage contemplatif, presque méditatif.
Cet EP n’est pas seulement un retour. C’est une œuvre de transition et de reconstruction : les chansons inachevées d’hier ont été réassemblées avec la maturité et la sensibilité de musiciens ayant traversé une longue absence. La nostalgie y côtoie l’audace, et chaque titre devient un pont entre mémoire et mouvement.
Last Relapse réussit ainsi à transformer treize années de silence en un souffle créatif vibrant, offrant à la fois aux anciens fans et aux nouveaux venus un aperçu lumineux de son univers indie-rock singulier.

