Certains morceaux ne s’imposent pas. Ils s’insinuent, doucement, comme une mémoire qu’on croyait dissoute. Remember The Night, troisième single du groupe israélien Lizardream, fonctionne comme une capsule émotionnelle. Tout part d’une ligne chantée par Boaz Wexler, bassiste du groupe : « I want you to remember the night… ». Ce fragment devient un déclencheur intime, une invitation au retour intérieur.
Ce morceau ne raconte pas une histoire linéaire, mais une sensation que chacun des membres du groupe a retranscrite à sa manière. Tomer Blatt caresse les cordes dans un registre folk vaporeux mâtiné de nuances latines. La batterie de Lior Shulman et les percussions de Nissan Reuven dessinent une pulsation lente, presque suspendue. On ne cherche pas ici l’impact rythmique, mais l’atmosphère.
La voix d’Adi Schmidek Barer glisse sur l’arrangement avec une douceur tranchante. Sans excès, elle convoque les émotions comme un souffle qui réveille les souvenirs. Lizardream se situe quelque part entre Asaf Avidan et Bon Iver, mais avec une signature qui leur est propre : celle d’un folk-rock mélancolique teinté de sincérité brute.
Avec Remember The Night, le groupe ne cherche pas l’effet, mais l’écho. Ce n’est pas une chanson à écouter distraitement ; c’est une chanson à vivre, les yeux fermés. Une mélodie qui ne crie pas, mais qui touche. Qui murmure, sans jamais disparaître.