Louis O’Hara signe avec A Peaceful Kind of Fun un premier album d’une douceur presque respirable, comme si chaque titre cherchait à saisir ce qui subsiste lorsque les années s’effilochent : les voix, les lieux, les visages. Sorti le 7 novembre 2025 chez Libertino Records, le disque a été enregistré en Espagne avec son groupe His Burley Chassis et façonné par la production sensible de James Trevascus, dont la finesse accompagne parfaitement le folk-poétique d’O’Hara.
Dès « The Kid In Me », on entend un artiste qui ouvre sans trembler le tiroir de l’enfance. Ce n’est pas la nostalgie qui domine, mais une étonnante clarté : celle d’un adulte qui retrouve ses propres contours à travers les souvenirs. O’Hara assemble ensuite une cartographie intime où la ruralité, la famille et les gestes minuscules deviennent des ancrages. « Just Grand » apparaît comme une lettre tendrement adressée à son grand-père, tandis que « Sunnyhill Farm » respire l’herbe sèche des étés gallois.
Le cœur du disque palpite autour de « Magpie », morceau qui magnétise l’album par sa façon de transformer un détail du quotidien en émotion durable. On glisse ensuite vers des chansons où l’artiste brouille les frontières entre langues et paysages : « Mewn Llun » et « Llygaid Glas » rappellent son attachement au gallois, langue de l’intime et du foyer. L’album s’éclaircit encore avec « Finally Stick », qui mêle espoir tenace et fragilité humaine.
En conclusion, « Truman’s Road » et « Plant a Tree » ouvrent la perspective d’un recommencement. A Peaceful Kind of Fun est un premier souffle discret mais vibrant, un disque qui écoute la vie autant qu’il la raconte.
