Avec Blame It on the Moon, Louise Harrison signe un retour tout en délicatesse, presque en coulisses, comme si elle nous invitait à entrer dans une pièce éclairée par une seule lampe. Dès les premières notes, on retrouve cette manière très à elle de suspendre le temps, de laisser respirer chaque mot. L’album s’inscrit dans la continuité de son précédent projet Dream, mais avec une maturité nouvelle : plus épurée, plus intime, plus habitée aussi.
Ce parcours, Harrison l’a façonné entre traditions et modernité. On se souvient de ses performances au château de Bunratty, de ses collaborations avec Anúna, de cette expérience scénique qui forge la voix et le souffle. Elle en garde une présence particulière : une façon douce mais assurée d’imposer une émotion. Ici, elle choisit la sobriété comme fil conducteur : quelques notes de piano, une guitare qui effleure, une voix claire qui ne cherche jamais à impressionner, seulement à toucher.
Le morceau-titre, Blame It on the Moon, ouvre l’album comme une confidence chuchotée. Un piano-voix délicat, une ligne de chant d’une grande fluidité, puis cette guitare qui arrive comme une brise. Make You Feel My Love poursuit dans cette veine épurée, laissant la lumière sur la voix et sur ce souffle mélancolique qui nimbe chaque mesure. L’ensemble respire, se pose, s’installe sans jamais forcer.
Mais c’est dans ses titres originaux — Same Way Too, Lost in Between, Chasing Rainbows — que l’album dévoile son cœur. Écriture sincère, pop-folk dépouillée, thèmes récurrents de la nostalgie, de la quête de repères, d’un espoir fragile mais tenace. Louise Harrison transforme ces chansons en étapes d’un voyage intérieur. Blame It on the Moon devient alors plus qu’un album : une méditation lumineuse sur ce qu’on perd, ce qu’on retient, et ce qui continue d’éclairer malgré tout.

