Lucifers Beard dévoile son univers singulier avec Welcome To Loveland, un EP conceptuel qui puise son inspiration dans les années 70. Dès les premières notes, on est happé dans un parc imaginaire où l’euphorie d’un manège contraste avec des sous-couches d’émotions plus sombres et de critiques sociales subtiles.
L’ouverture avec « Space Capsule Adelaide » propulse l’auditeur dans un voyage interstellaire rétrofuturiste. Les synthés scintillants dessinent un décor cosmique pour vous emporter dès les premières mesures, pleines de panache, avec une touche de mélancolie, comme si l’exploration spatiale devenait introspective.
Le morceau-titre, « Loveland », explose en glam-rock théâtral. Les guitares saturées et l’énergie débordante font sourire, mais les paroles révèlent un regard critique sur la société du divertissement et la consommation émotionnelle, offrant une profondeur inattendue derrière cette façade joyeuse. La voix de l’artiste est charismatique, impactante, la chanson ne vous laissera pas de marbre.
« Outside My House » change de ton : intimiste, cette chanson évolue vers une orchestration riche, traduisant la tension entre repli et désir de connexion. Puis « Desolation » plonge dans une atmosphère dystopique, avec ses textures inquiétantes et son aura cinématographique, révélant le revers de Loveland lorsque les lumières s’éteignent, les lignes vocales et le timbre nous rappelle parfois David Bowie.
L’EP se conclut avec deux variations du titre phare : la version orchestrale, élégante et dramatique, et le remix électro, hypnotique et dansant, où la fête conserve néanmoins un parfum de nostalgie et de malaise.
Masterisé par Ed Ripley, Welcome To Loveland brille par sa chaleur sonore et sa production soignée. Lucifers Beard signe ici un EP audacieux et immersif, oscillant entre rêve et réalité, une véritable invitation à se perdre dans un monde à la fois flamboyant et troublant.