Il y a des albums qui secouent les codes sans renier l’âme du genre. Rock Bytes de Mark Wink fait partie de ceux-là. Porté par une énergie créative débordante, l’album s’ouvre sur “Old Soul”, un morceau en deux temps : d’abord introspectif, presque fragile, il déploie ensuite une fougue contemporaine, comme si la sagesse ancienne rencontrait l’urgence moderne. Ce souffle dual est la première porte d’entrée dans un disque pensé comme une mosaïque sonore.
Avec “Man or Machine”, Wink convoque le théâtre du rock, entre voix dramatiques et textures ciselées. “The Stars” prend de la hauteur et déroule un paysage cinématographique aux accents presque lyriques. Plus rugueux, le titre “Welding Metal”, retravaillé pour cette version, renforce son impact, brut et assumé.
Chaque piste semble ouvrir un monde. “No Man’s World” explore une solitude fantomatique, tandis que “Stormy Weather” monte en tension comme une tempête imminente. Mais Wink sait aussi respirer : “Sugar Sugar”, né d’un instant de légèreté dans un café, ralentit le rythme avec malice.
“Wildfire” et ses riffs brûlants contrastent avec la tendresse de “Best Damn Friend”, avant que “Don’t Believe” ne vienne assombrir le tableau avec des paroles tranchantes. Enfin, “Freeway to Ride” file vers l’horizon, et “The Stars (Reprise)” referme l’album avec une quiétude désarmante.
Mark Wink signe ici une œuvre riche, personnelle, où chaque titre déconstruit le rock pour mieux le réinventer. Une chronique sonore à écouter comme un journal intime, version amplifiée.

