Dans un monde où la musique semble souvent courir après l’instantané, Mary Komasa choisit la lenteur, la sincérité et l’émotion brute. Avec « Sister », elle livre un titre d’une douceur rare, un morceau qui s’étire avec grâce dans l’espace laissé entre le désespoir et la dévotion.
La production, signée par l’immense Victor Van Vugt – artisan des plus belles heures de Nick Cave et PJ Harvey – enveloppe la voix de Komasa dans des paysages sonores à la fois discrets et profondément immersifs. Chaque respiration, chaque silence semble pesé avec une infinie délicatesse. Rien n’est forcé ici : « Sister » est un slow burner, une chanson qui se dévoile lentement, mais qui laisse une empreinte durable.
Soutenue par la batterie subtile de Diantoni Parks (André 3000), Mary Komasa tisse une œuvre intime, presque confidentielle. Elle décrit son morceau comme une couverture usée, patinée par les souvenirs et les émotions – et c’est exactement ce que l’on ressent à l’écoute. Loin des artifices, « Sister » est une main tendue vers l’auditeur, un moment suspendu où l’authenticité devient un refuge.
Avec « Sister », Mary Komasa confirme qu’il existe encore des artistes pour qui la musique est un acte profondément personnel, une mémoire vivante passée de cœur en cœur.