Avec A Lie Not Alive, Michael Vettraino s’impose en conteur sonore d’un monde en dérive. Originaire de Louisville, ce musicien américain, longtemps resté dans l’ombre comme guitariste, déploie ici sa voix d’auteur-compositeur avec une maturité rare. Influencé par des artistes à la croisée des genres comme Mk.gee, Jean Dawson ou Saya Gray, Vettraino livre un premier single dense, viscéral, conçu comme le prélude d’un triptyque musical. Son ambition : peindre, en trois temps, un tableau du passé, du présent et du futur.
Dès les premières secondes, A Lie Not Alive capte l’attention. Une ligne de guitare décharnée, presque granuleuse, se frotte à des textures sonores qui flirtent avec l’expérimental. Mais derrière la forme, c’est le fond qui frappe : la chanson creuse des thématiques lourdes — l’impact de la cupidité sur la société américaine, la perte de repères, et cette idée vertigineuse que l’humanité, à force de déni, devient spectatrice de sa propre extinction. Un mensonge qui ne vit pas, mais qui consume.
Michael Vettraino ne chante pas, il questionne. Il interroge notre rapport au temps — géologique, sociétal, intime — avec une écriture dense, presque philosophique. Sa voix n’est pas posée là pour séduire, elle creuse, gratte, expose. Chaque vers semble extraire une vérité enfouie sous les strates de l’oubli collectif.
Ce premier single résonne comme un appel à l’éveil, un signal d’alarme aussi poétique que brutal. En choisissant de faire de sa musique une œuvre à multiples niveaux de lecture, Vettraino affirme déjà une posture d’artiste complet, habité. Un mensonge peut être vivant, mais Michael Vettraino choisit d’y opposer l’art comme vérité.

