Mike Bloom n’est pas un inconnu. Après avoir prêté ses talents de multi-instrumentiste à Jenny Lewis ou Julian Casablancas, le voilà qui sort de l’ombre avec une œuvre personnelle, forgée dans le silence des studios et longtemps gardée sous clé. “Natural Disaster” n’est pas simplement un single : c’est une libération artistique, un souffle enfin lâché après des années de retenue.
Le morceau, baigné dans des synthés vaporeux et des guitares cristallines, évoque immédiatement les années 80 — non pas dans leur clinquant caricatural, mais dans leur pouvoir évocateur. La voix de Bloom, posée en falsetto comme un murmure fragile, semble flotter au-dessus d’un paysage sonore mélancolique. On y entend la douleur, mais aussi la beauté d’un chagrin assumé.
Dans une déclaration pleine d’autodérision, Bloom confie qu’il était temps de cesser de “garder égoïstement [son] travail pour [lui]”. Et cette phrase résonne : “Natural Disaster” semble né du besoin vital de partager, de faire respirer la musique, de la laisser toucher ceux qui sauront y lire entre les lignes.
Connu aussi pour son duo HAHA avec Maria Taylor, Bloom prouve ici qu’il sait conjuguer l’intime et l’universel. “Natural Disaster” est une chanson de solitude, certes, mais aussi de résilience. Une première pièce qui donne envie d’écouter la suite, les yeux fermés, le cœur ouvert.