Avec Mondo Exotico, Misteriseparli signe un retour qui ressemble moins à une simple sortie d’album qu’à l’ouverture d’un territoire musical encore inexploré. Le duo italien, composé de Giuseppe Palmieri et Andrea Sestri, poursuit ici l’élan déjà amorcé sur Speedbeforedeath, mais en l’élargissant jusqu’à faire vibrer un véritable monde parallèle. Leur parcours, nourri de rencontres andalouses et d’influences mêlant funk, ambient, house, disco et exotica, trouve dans ce disque une maturité lumineuse.
Six titres seulement, mais chacun agit comme une porte d’entrée vers une ambiance propre. Big Tail et Flash Gordo donnent le ton : pulsations électroniques, énergie de club, éclats festifs qui s’installent sans forcer, comme un soleil levant sur un dancefloor encore tiède. On y sent l’instinct du duo pour créer des rythmes qui parlent au corps avant même de se glisser dans la tête.
Puis viennent Off To Nowhere et Noloso, où le tempo ralentit, où les textures se déploient comme des vagues lentes. Ces morceaux semblent suspendre le temps, invitant à une écoute intérieure, presque contemplative. Ce contraste donne au projet sa respiration, son relief, cette impression de voyage fluide qui ne cherche jamais l’effet gratuit.
Enfin, Kaboobie et Brujeria mêlent accents latins, éclats psychédéliques et architectures électroniques. On y traverse des paysages tropicaux à peine esquissés, des couleurs sonores qui dansent entre nostalgie et modernité.
À travers cet album, Misteriseparli parvient à conjuguer culture club contemporaine et héritage exotica sans tomber dans la citation facile. Mondo Exotico s’écoute comme un carnet de route imaginaire, vibrant, sensuel, où chaque détail raconte une nouvelle façon d’habiter la musique.

