John Beckmann et ses Mortal Prophets ne sont jamais là où on les attend. Après avoir exploré les brumes du blues et les profondeurs de l’ambient, le collectif s’attaque cette fois-ci à un monument : le disco. Mais ne vous attendez pas à une simple résurrection de paillettes et de basses funky. SUPERSONIC n’est pas une célébration nostalgique, c’est une refonte totale du genre, un hommage éclaté à Giorgio Moroder, où le groove se cogne à des textures expérimentales et des synthés analogiques.
Dès « Gold Dust Dervish », la porte s’ouvre sur un univers dense, où les sons semblent flotter dans une tension permanente. L’instrumentation est luxuriante, ponctuée de voix fantomatiques qui s’immiscent sans jamais dominer. « Ultrasonic » prend le relais, porté par une pulsation fébrile, presque industrielle, avec une urgence qui flirte avec la psytrance. Plus loin, « Apophenia » plonge dans un labyrinthe électro-expérimental, là où les mélodies surgissent comme des éclats lumineux au creux d’une nuit synthétique.
Mais SUPERSONIC ne se limite pas à l’abstraction sonore. « Oh Yeah » et « Rain Rain » viennent rappeler que le disque a un cœur qui bat sur le dancefloor, mêlant nu-disco et éclats éclectiques. Chaque morceau est une pièce d’un puzzle complexe, oscillant entre effervescence et introspection, offrant une expérience immersive où l’électronique se pare de textures cinématographiques.
Quinze titres, un voyage intense et audacieux : The Mortal Prophets ne ressuscitent pas le disco, ils le démantèlent pour en façonner une version futuriste, prête à enflammer des nuits qu’on n’a pas encore vécues. SUPERSONIC est plus qu’un album, c’est une traversée où la boule à facettes éclate en mille fragments sonores, projetant une lumière nouvelle sur un héritage réinventé.