On ne sait jamais vraiment où l’on met les pieds avec New Laconia — et c’est précisément ce qui rend l’expérience si singulière. Avec Stardust Bear Bazaar, Pt. 2, le projet ukrainien poursuit son exploration d’un territoire sonore qui échappe aux cartes, aux genres et aux attentes.
Dès les premières mesures, on comprend qu’il ne s’agit pas simplement d’un morceau, mais d’un passage. Piano spectral, voix de ténor presque irréelle, puis un glissement inattendu vers des motifs orientaux, une envolée de saxophone, et l’apparition discrète d’un accordéon comme venu d’un rêve fiévreux. Tout y est mouvant, comme si chaque instrument se trouvait dans sa propre dimension, mais dialoguait pourtant avec les autres.
Cette deuxième partie fait suite à un premier volet déjà étonnant, et s’inscrit dans un album à venir qui s’annonce comme un manifeste de l’hybridation sonore. Le projet semble vouloir abolir les frontières musicales pour proposer une forme de science-fiction acoustique, où la distorsion côtoie l’intime, et où chaque rupture de tempo devient un portail vers un autre univers.
Avec Stardust Bear Bazaar, Pt. 2, New Laconia signe une fresque déroutante et captivante, qui demande autant à être ressentie qu’écoutée. Un bazar stellaire, où chaque étal raconte une histoire, et où l’on revient, sans toujours comprendre pourquoi.