Elle entre seule, sans fard, dans cette première mesure. Une voix nue, presque murmurée, qui touche avant même de chercher à séduire. Olivia Henry, dans son nouveau titre “Who’s That Girl”, lève le voile sur une expérience universelle : celle d’être adorée pour une version idéalisée de soi… puis ignorée une fois que les failles apparaissent.
La chanson, coécrite avec son fidèle collaborateur Garen Gueyikian, prend la forme d’un voyage intérieur. On commence dans l’intime — ce “je” franc, vulnérable — avant que la perspective ne s’élargisse : le regard des autres s’invite, faussement admiratif, toujours exigeant. “Belle, mystérieuse, pleine de promesses” dit-elle, comme on cite un rôle qu’on n’a jamais choisi.
Mais ce morceau n’est pas une plainte. C’est un constat lucide, porté par une esthétique sonore à la fois organique et éthérée. Batterie, piano, guitare, cordes, harpe… tout a été joué live, et cela s’entend. Chaque vibration semble respirer. L’atmosphère est presque spectrale, et pourtant chaleureuse. On est loin des productions figées ; ici, tout bouge, comme un cœur qui bat sous la peau.
Avec “Who’s That Girl”, Olivia Henry ne cherche pas à plaire. Elle raconte, elle s’expose, elle démystifie. Et dans ce dépouillement, elle touche peut-être à quelque chose de plus vrai que l’image : la voix d’une femme qui reprend possession de son récit.