On aurait pu croire que l’électropop avait livré tous ses secrets. Mais Party Nails, alias Elana Carroll, prouve le contraire avec « Trigger Warning », un morceau incandescent où la noirceur se danse et la douleur se transcende. Portée par une énergie synthwave presque hypnotique, la chanson s’impose comme un manifeste de résilience, entre confession intime et rituel libératoire.
Derrière cette production taillée dans les échos des années 80 se cache un vécu. Carroll évoque une relation abusive, mais refuse le pathos. Au contraire : sa voix légère trace une trajectoire ascendante, comme un rayon qui traverse la brume. « You’re gonna keep on rising / with the morning sun », chante-t-elle. Une promesse, plus qu’un simple refrain.
Le clip, signé Elinor Howells, prolonge cette esthétique du sursaut intérieur. Sur des images aux allures de VHS délavée, une héroïne s’échappe d’un monde absurde pour être recueillie par une tribu queer dansante. Les couleurs sont chaudes, presque florales, les contours flous comme des souvenirs d’enfance. L’étrangeté est là, mais elle n’est jamais pesante. Elle invite à la transformation.
Avec « Trigger Warning », Party Nails ne cherche pas à choquer, mais à réparer. Entre rêve éveillé et exorcisme doux, elle signe une œuvre à la fois rétro et urgente, fragile et lumineuse. Une étape marquante dans un parcours musical de plus en plus affûté.