Il y a des morceaux qui ne cherchent pas à plaire, mais à dire la vérité. « Strawberry Heart », dernier single de Penny Lame, s’inscrit dans cette veine à la fois trouble et lumineuse. Avec sa voix brumeuse et son alt-rock imbibé de nostalgie, la chanteuse tisse une ode douce-amère à la libération de soi.
La chanson est un adieu scintillant, presque glam dans ses textures, à celle que l’on était quand on vivait pour le regard des autres. Penny Lame évoque un « au revoir pailleté » à la version de soi qui cherchait l’approbation, sans jamais sombrer dans le cynisme. Ici, il n’est pas question de reniement, mais d’évolution. La douleur est là, en filigrane, mais transcendée par une instrumentation rêveuse, presque cinématographique.
« Strawberry Heart » bat au rythme d’une vulnérabilité assumée, portée par une production lo-fi qui accentue le sentiment d’intimité. On y entend la voix d’une artiste qui, entre romantisme et chaos, trace son chemin à travers les non-dits de la féminité contemporaine. La mélancolie est réelle, mais jamais résignée.
Avec ce titre, Penny Lame confirme sa capacité à capturer l’essence des nuits sans sommeil, des longs trajets solitaires et des pensées qui griffent. Une ballade moderne qui palpite d’une force tranquille, à la fois lucide et bouleversante. Un cœur fraise, peut-être, mais un cœur debout.