Un éclair de spontanéité — voilà comment naît « Drawing From Memory », le nouveau single de The Zangwills, sorti récemment. Composée à la hâte, la semaine précédant l’entrée en studio, la chanson a rayé une autre piste prévue au profit de ce surgissement artistique — décision de dernière minute, mais aussitôt justifiée.
Dès les premières secondes s’impose une urgence palpable — guitares nerveuses, rythme qui frappe, voix charnelle de Jake Vickers — comme si le morceau sortait d’un flux impulsif, brut, sans excès d’artifice. Les arrangements rappellent cette promesse d’instant capturé : on a l’impression d’assister à un moment suspendu, comme si le groupe versait directement pour l’instant présent, sans recul, sans peaufinage.
Mais « Drawing From Memory » ce n’est pas qu’une impulsion rock : c’est une plongée dans le sillage des souvenirs, des désirs et des scènes imprimées dans l’esprit. Les paroles évoquent des images si fortes, si gravées, qu’elles paraissent presque palpables — des visions mentales qui hantent un cœur ou un esprit quand on ferme les yeux. Dans cette alchimie entre urgence, émotion brute et mélancolie, la chanson atteint une forme de sincérité rare : on ressent l’intimité, l’intensité — mais aussi la fragilité d’un instant figé.
Ce single confirme ce que les fans du groupe connaissent déjà : The Zangwills excellent à capturer la rage et la vulnérabilité, à transformer l’intime en amplifié. Avec « Drawing From Memory », ils rappellent que la mémoire — vive, chevillée à la chair — peut souffler un vent rock puissant, capable de réveiller des émotions enfouies. Bref, une belle carte de visite pour ce qu’on espère être la suite d’une trajectoire déjà prometteuse.

