Lulu Leloup signe un retour envoûtant avec son troisième single, « (If You’re Gonna Break My Heart, Would You Do It After) March ». La chanteuse et autrice-compositrice libano-canadienne, qui manie le jazz comme un art de la confidence, y transforme un chagrin d’amour en une scène de cabaret feutrée. Inspirée par un anniversaire passé en larmes, elle transforme sa peine en élégance musicale, où chaque note semble peser ses mots avant de s’envoler dans une brume bleutée.
Sous sa voix veloutée et un swing discret, Lulu Leloup installe un climat à la fois intime et théâtral. Le morceau évoque une rupture, mais sans pathos : la douleur se fait coquette, presque complice. La chanteuse, qui cite souvent ses influences jazz et blues, s’amuse ici à faire danser la mélancolie avec un humour noir d’une rare finesse. « Would you do it after March ? » devient une prière ironique, celle d’une femme qui négocie la fin d’une histoire comme on retarde la pluie.
La production, feutrée et sensuelle, met en valeur un timbre grave qui évoque les clubs enfumés d’un autre temps. Le clip accompagne cette atmosphère : lumières tamisées, verres posés sur le piano, un air de solitude qui s’accorde à merveille avec la voix de Lulu Leloup. C’est du jazz de l’âme, habillé d’une élégance moderne.
Avec ce titre, Lulu Leloup prouve une fois encore que le désespoir peut être beau lorsqu’il se chante avec grâce. Et si la douleur devait venir, qu’elle attende bien après mars.

