Le train s’élance, les paysages défilent, et avec eux resurgissent les fantômes d’un passé cabossé. Avec Next Stop Brixton, Tom Minor offre bien plus qu’un simple single : il livre une chronique sonore de la mémoire londonienne, où se mêlent souvenirs d’errances et promesses de renaissance. L’artiste, enraciné dans la capitale britannique, convoque ici une imagerie urbaine forte, à la fois intime et universelle.
Le morceau se déploie comme une cavalcade indie rock, portée par des guitares nerveuses et une énergie uptempo qui donne à la nostalgie des allures de victoire. Entre mélodies familières, lignes de chant toutes aussi captivantes et un texte bien écrit, l’artiste dont nous suivons l’actualité depuis un moment ne déçoit pas, comme d’habitude. Minor raconte ce retour comme un passage en trois dimensions du temps : les jours sauvages de l’adolescence, l’épreuve de l’enfermement et enfin le moment tant attendu de la libération, quand l’air de Brixton devient celui de la revanche. À travers la figure d’un ami d’enfance tombé du mauvais côté, il esquisse une métaphore de la perte et du rachat, un récit où la fureur de vivre n’est jamais étouffée.
Produit par Teaboy Palmer, épaulé par The Creatures Of Habit et la guitare incisive de Johnny Dalston, le titre sonne comme une claque britpop aux accents théâtraux. L’influence des Clash, que Minor évoque volontiers, imprègne le morceau, rappelant la filiation entre les révoltes passées et celles d’aujourd’hui.
Avec Next Stop Brixton, Tom Minor signe un hymne de liberté et de fidélité à soi-même. Une chanson qui résonne comme un billet de retour : parfois, revenir sur ses pas, c’est écrire une nouvelle page.

