Après l’impact remarqué de son single Deny à l’automne dernier, Sam and the Sea revient avec un nouvel EP intitulé You Don’t Say, une œuvre qui impose d’emblée sa singularité. Ce mini-album de trois titres réussit le pari délicat d’allier modernité et nostalgie, en mariant des sonorités organiques à des textures électroniques subtilement dosées.
Dès l’ouverture avec Power Lines, on est happé par une atmosphère dream pop aux accents californiens, presque cinématographique. La chanson déploie une métaphore captivante : suivre les lignes électriques à travers les vitres d’une voiture, symbole d’une quête où l’on s’illusionne parfois sur l’étendue de ses désirs. Ce morceau rappelle la finesse mélodique de MK gee tout en restant ancré dans une ambiance intime.
Le titre phare, You Don’t Say, se révèle être une confession musicale d’une rare intensité. Sa structure inhabituelle, avec trois couplets qui montent en tension jusqu’à un pont explosif, emporte l’auditeur dans une vague émotionnelle, à la fois brute et nuancée. C’est le cœur battant de l’EP, où la vulnérabilité du groupe s’expose sans artifice.
Pour clore, TK09 propose un voyage plus sombre et électronique, avec des voix manipulées qui explorent les thèmes de la perte et de l’isolement. Cette ballade hypnotique confirme la maturité artistique de Sam and the Sea, qui s’inscrit dans la tradition des enregistrements analogiques des années 70, à l’image des œuvres de The Kinks ou Joni Mitchell, tout en affirmant une identité sonore contemporaine et profonde.
You Don’t Say est plus qu’un simple EP : c’est un récit sensible et mélodieux qui résonne longtemps après l’écoute.

