Sur Monday, Scribbles Who ne chante pas seulement un jour de la semaine : il convoque une spirale mentale. La chanson s’ouvre comme un souffle, discret mais résolu, et entraîne l’auditeur dans un cycle obsédant où ambition, épuisement et introspection cohabitent. Ici, le “Monday to Monday” devient une prière, un mantra presque religieux scandé avec la gravité de celles et ceux qui n’ont pas d’autre choix que d’avancer.
La voix, toujours en tension, semble porter le poids des non-dits. Entre désirs trop grands et solitude tenace, Scribbles Who déploie un texte brut, sans fioritures, porté par une instrumentation minimaliste qui laisse place à l’écho des pensées. C’est à la fois une marche intérieure et un hymne à l’endurance. Le flow est lent, presque psalmodié, et pourtant la dynamique ne fléchit jamais. On sent une urgence sourde sous la maîtrise.
Plutôt qu’un tube calibré, Monday se vit comme un moment suspendu, introspectif, viscéral. L’artiste capte un sentiment que beaucoup connaissent : ce vertige du quotidien, où l’on oscille entre persévérance et effondrement. Et il le transforme en expérience sonore enveloppante.
Avec Monday, Scribbles Who signe un morceau magnétique, sombre et lucide. Une bande-son pour ceux qui avancent malgré tout, la tête pleine de doutes et le cœur bien décidé.

