Erro, collectif pop-rock américain mené par la chanteuse et multi-instrumentiste Nikki Stagel, revient avec Shadowland, successeur très attendu de Strawberry Moon. Si le premier album avait séduit par sa chaleur tactile et son authenticité, ce nouvel opus pousse plus loin l’expérience immersive du groupe, entre émotion brute et paysages sonores enveloppants.
Composé de neuf titres, Shadowland s’ouvre sur une pièce éponyme qui plonge l’auditeur dans un espace liminal, un territoire où mémoire et oubli se frôlent. Dès les premières notes, la promesse d’un voyage introspectif se fait sentir. Honey Bear Lane éclaire la nuit d’une douceur aérienne, portée par des lignes de guitare familières et enveloppantes. The Watcher, avec son refrain hypnotique, s’insinue rapidement dans l’esprit. Quant à Walls et The Hollow, elles dressent des architectures intérieures impressionnantes : des barrières invisibles qui se fissurent au fil de résonances mélancoliques, offrant un mélange parfait d’intensité et de délicatesse.
Fidèle à sa méthode d’enregistrement en une seule prise, Erro capture l’énergie brute de chaque moment. La production minimale ne cherche pas la perfection, mais la vérité du geste musical : ce que vous entendez est exactement ce que le groupe a vécu en studio. Résultat : un album organique, où chaque morceau agit comme une clairière dans la nuit, fragile et persistante, un équilibre subtil entre ombre et lumière.
Avec Shadowland, Erro signe plus qu’un disque : une véritable exploration des silences intérieurs. L’ombre cesse d’être absence ; elle devient matière, un territoire à arpenter, à ressentir, et à écouter.

