Silly Boy Blue revient avec « Winter », un titre extrait de son EP Goodbye Matters, qui s’impose comme une exploration intime du deuil et du renouveau. Dès les premières notes, la mélodie s’étire comme une respiration glacée. La voix de l’artiste, douce et fragile, traverse la chanson avec une sincérité désarmante. Tout y semble suspendu : le temps, la douleur, la lumière qui peine à percer. « Winter » n’est pas seulement une ballade mélancolique, c’est un instant figé où la musique devient refuge.
Dans cet univers où le silence parle autant que les mots, Silly Boy Blue choisit la retenue plutôt que la grandiloquence. La production dépouillée, les accords feutrés et les respirations maîtrisées évoquent l’intimité d’une confession à demi-murmurée. On y ressent la solitude, mais aussi une forme de paix fragile, comme si l’artiste acceptait enfin de laisser le froid passer sur elle sans résistance. L’hiver devient alors symbole de transformation, un temps de pause avant la renaissance.
Goodbye Matters, dont « Winter » constitue le dernier chapitre, se déploie comme un voyage émotionnel à travers cinq saisons. De l’étrange immobilité de « Summer 1 » à la vacuité brute de « Winter », chaque morceau incarne une étape du processus de deuil. L’EP raconte une année de bouleversements intérieurs, passant du choc de la perte à la lente acceptation. Ce récit sensible, traversé par la douleur et la lumière, s’écoute comme on feuillette un journal intime musical.
Avec « Winter », Silly Boy Blue signe sans doute l’un de ses morceaux les plus sincères. C’est une chanson qui ne cherche pas à consoler, mais à comprendre. Elle traduit la complexité du chagrin tout en laissant entrevoir la promesse d’un apaisement. En refermant Goodbye Matters, on a l’impression d’avoir partagé un cycle complet de vie, d’avoir traversé avec elle les ombres et les saisons.

