Earl Patrick signe avec Smooth Runs The Water un album aussi intime qu’acclamé, qui marque son grand retour aux racines de la musique folk. Composé de dix reprises acoustiques, l’album a été enregistré dans une simplicité déconcertante, en une seule prise, une approche qui permet de saisir toute la pureté et l’authenticité du travail de l’artiste. Ce projet, profondément personnel, fait écho à des souvenirs de jeunesse, lorsque Patrick, adolescent, prenait sa guitare pour la première fois. Une résurgence de ses premières inspirations, après un long périple de réadaptation suite à une grave blessure à la moelle épinière.
L’album s’ouvre sur « House Carpenter », un morceau aux guitares chaleureuses et aux accords familiers. Ce titre, baigné d’une atmosphère folk, expose avec grâce la qualité des lignes vocales de Patrick. Ce dernier y dévoile son art du fingerstyle, une maîtrise qui se déploie tout au long de l’album. Il n’est pas difficile de comprendre pourquoi cet album est tant attendu : la précision de sa guitare et la douceur de sa voix sont une combinaison qui frappe dès les premières mesures.
Un autre morceau qui se distingue est « It’s A Hard Life Wherever You Go ». Dès les premières notes, la voix de Patrick, teintée d’une chaleur addictive, évoque des souvenirs de Tracy Chapman. Porté par une guitare blues-folk, ce morceau captivant fait partie des joyaux du projet. La sensibilité qu’il dégage montre un artiste en pleine maîtrise de ses émotions et de son instrument.
Enfin, Smooth Runs The Water nous plonge dans des atmosphères variées avec des titres comme « Love », une composition épurée où la guitare et la voix de Patrick s’harmonisent à la perfection, ou encore « Rosin the Bow », un clin d’œil à la folk traditionnelle. L’album se termine en beauté avec « Take This Hammer », une chanson qui résume à elle seule toute la richesse du projet : une fusion parfaite entre folk, blues et une émotion brute. Un véritable tour de force acoustique, à la fois intime et puissant.