Avec Somebody Else, Eyezic et demotapes s’inscrivent avec finesse dans cette électronique sensible qui fait de l’émotion une force motrice plutôt qu’un simple décor. Dès les premières secondes, le morceau avance à pas feutrés, comme une confidence murmurée à l’oreille. Une mélodie en suspension s’installe, fragile mais déjà habitée, laissant planer cette impression de flottement propre aux instants où tout peut basculer.
Eyezic pose rapidement les fondations : une house mélodique claire, lumineuse sans être tapageuse, où les synthés scintillent avec retenue. Rien n’est forcé. Chaque texture trouve naturellement sa place, dessinant un espace sonore ouvert, presque respirable. C’est dans cet écrin que demotapes déploie sa sensibilité pop. Sa voix, posée et sincère, raconte l’évidence d’une séparation acceptée, le moment précis où l’on comprend que l’on n’est plus au centre de l’histoire.
Le refrain s’élargit sans écraser, comme un souffle libérateur. Il n’alourdit jamais le propos, préférant relancer l’élan émotionnel plutôt que de s’y complaire. Somebody Else évite soigneusement le pathos. La production avance avec justesse, maintenant cet équilibre délicat entre mélancolie assumée et énergie vitale.
Plus qu’un titre de rupture, Eyezic et demotapes signent ici un morceau d’accompagnement. Une musique qui n’efface pas la douleur, mais qui apprend à marcher avec elle, les yeux déjà tournés vers la lumière.

