Sous les néons d’un souvenir des années 2000, St. Lucia réapparaît avec une pulsation familière et furieusement dansante. « Giving It Up », dévoilée en prélude à l’album Fata Morgana: Dusk prévu pour le 5 décembre, renoue avec l’effervescence de la French Touch et la candeur pop de l’époque Jamiroquai. Il y a dans ce morceau quelque chose d’à la fois rétro et libérateur — un goût de fête sans arrière-pensée, comme une bouffée d’air en plein tourbillon.
Jean-Philip Grobler, l’âme du projet, s’amuse à brouiller les pistes. Le refrain, répétitif et lumineux, évoque un lâcher-prise total : « Giving it up, you’ve got to give it up ». Mais que laisse-t-on vraiment derrière ? L’injonction sonne plus comme une invitation à danser qu’un mot d’ordre philosophique. Et c’est peut-être là toute la force de cette production : faire du questionnement un prétexte à la joie.
Enregistrée à Brooklyn aux côtés de Mikey Freedom Hart (Bleachers), la chanson s’habille de claviers funky, de cordes galopantes et d’un groove organique irrésistible. On y reconnaît la patte solaire de St. Lucia, cette capacité rare à faire jaillir l’éclat d’une époque passée sans tomber dans la nostalgie facile.
« Giving It Up » n’est pas une simple reprise d’esthétique : c’est un élan. Un de ceux qui fait danser, sans forcément chercher à comprendre pourquoi.