La scène musicale actuelle ne manque pas d’artistes qui célèbrent l’indépendance, l’autonomie et le détachement. Cependant, april june, dans sa dernière chanson « submissive », choisit une approche radicalement différente : celle de la vulnérabilité assumée. Un choix audacieux, qui résonne d’autant plus dans un monde où la recherche de stabilité émotionnelle semble de plus en plus rare.
Avec une sonorité qui évoque à la fois la mélancolie glamour de Lana Del Rey, les textures éthérées des Cocteau Twins et l’intimité fragile des The Marías, “submissive” se distingue comme un véritable voyage dans l’univers de la nostalgie et du romantisme. Mais au-delà de l’aspect esthétique, le morceau soulève des questions profondes sur les relations amoureuses dans le contexte moderne.
La chanson est inspirée par l’essor des influenceuses prônant un modèle traditionnel de femme soumise, mais april june en tisse une vision nouvelle. “Submissive” n’est pas une simple soumission à un amour toxique ou inégalitaire. Au contraire, elle explore l’idée de se rendre à un amour qui offre sécurité, protection et adoration, dans un monde où ces valeurs semblent souvent éclipsées par la quête d’indépendance et de détachement. Ce désir de stabilité émotionnelle devient ainsi une forme de rébellion, un acte de pouvoir dans un monde qui glorifie le chaos et l’éphémère.
Le single s’inscrit dans un projet plus vaste où april june continue de nous emmener dans des territoires émotionnels inexplorés, où la tendresse et la vulnérabilité sont des forces qui, loin de réduire, affirment l’individualité. Avec « submissive », elle nous invite à repenser notre rapport à l’amour, tout en nous immergeant dans un univers sonore où la beauté du sentiment s’entrelace à la fragilité de l’âme humaine.