Sur The Thrill Is Gone and I Can’t Get It Back, le cinquième album du groupe indie-emo-punk The Tin Can Collective, la sincérité se fait matière sonore. Né sur l’île de Long Island en 2011 autour de John Warren, le collectif poursuit sa route artisanale avec un disque enregistré en live dans un salon, produit par Will Forthman et Jay Carrie (Dinos in Vietnam Productions), puis mixé par Jack Shirley, artisan du son pour Jeff Rosenstock, Deafheaven et Joyce Manor.
Le résultat respire la proximité et l’imperfection assumée : un souffle de vie traverse chaque morceau. « Catch a Buzz » ouvre la marche sur des guitares poussiéreuses, quelque part entre folk, grunge et mélancolie estivale. Plus loin, « Long Life, Short Stray » suspend le temps, tissant des riffs éraflés et une émotion presque domestique, comme une conversation au coin d’une nuit sans sommeil.
Dans « Trouble », John Warren évoque les excès de sa jeunesse, les routes avalées à toute allure, les concerts improvisés et les lendemains plus lourds. Il y raconte la transition entre l’urgence de vivre et la nécessité de faire face aux fantômes laissés derrière soi.
Avec ce nouvel album, The Tin Can Collective ne cherche pas à plaire : il raconte, tout simplement. Le groupe s’ancre dans l’esprit DIY de Long Island, transformant la fragilité en force et la nostalgie en moteur. The Thrill Is Gone and I Can’t Get It Back n’est pas une fin de course, mais une respiration : celle d’artistes qui continuent d’avancer, conscients que la flamme n’a jamais vraiment disparu.

