Il suffit d’une ruelle, d’un pub enfumé et d’un prénom emprunté — Steve, alias “Thievin’ Stephen” — pour que Tom Minor bâtisse une fresque musicale à la fois intime et universelle. The Manic Phase, son nouvel EP, est une virée nocturne dans les rues de Soho, menée tambour battant par un anti-héros aussi touchant qu’insaisissable.
La piste-titre, The Manic Phase, ouvre le bal sur des notes douces et cristallines. Ballade rock aux relents 60s, elle brille par la finesse de ses mélodies et sa sensibilité presque beatlesque. C’est à la fois une introduction et une confession, une lettre ouverte au fameux Stephen, fêtard bipolaire au cœur d’or, croisé entre deux pintes et quelques éclats de rire.
Saturday Eats Its Young, déjà dévoilée précédemment, s’impose comme le cœur vibrant du projet. Guitares chatoyantes, orgue langoureux, envolées vocales maîtrisées… tout évoque une britpop raffinée, avec cette touche nostalgique propre aux rêveurs lucides.
Vient ensuite Expanding Universe, plus dansante, plus vive, mais toujours portée par la patte mélodique si singulière de Minor. Rien ne déborde, tout est millimétré, comme une ivresse parfaitement dosée.
Et pour clore cette traversée nocturne, Future Is an F Word vient apposer une dernière touche bluesy. La voix de Minor y rappelle sans détour celle de Paul McCartney, dans le grain comme dans l’intention. Un EP sensible, habité, où chaque morceau semble murmurer : “Steve, où que tu sois, cette musique est aussi la tienne.”