La voix de Valeria Stewart se déploie avec une douceur veloutée, presque confidentielle, comme si chaque note portait un fragment de ses racines argentines. Née à Buenos Aires puis élevée dans la région de Washington DC, la chanteuse et guitariste poursuit son chemin singulier avec « El Día Más Oscuro », un titre qui incarne l’âme de son album Raíces.
Dès les premières mesures, la chanson installe un clair-obscur émouvant, guidé par une interprétation qui trouve toute sa fluidité en espagnol. Stewart confiait que plus elle intégrait sa langue maternelle dans son répertoire, plus le public réagissait avec force. On comprend aisément pourquoi : sa voix gagne en intensité, en nuance, comme si l’espagnol révélait une vérité intérieure qu’aucune autre langue ne pouvait exprimer.
Le morceau s’inscrit dans une esthétique où se croisent folk, jazz, sonorités latines et Americana. Mais au-delà des styles, ce qui frappe, c’est l’atmosphère. Les thèmes abordés — l’amour, la perte, la séparation — trouvent une profondeur particulière dans ce tissage de grooves délicats et d’émotions à fleur de peau. Stewart a souvent décrit son processus créatif comme une quête patiente, ajustant tonalités et arrangements jusqu’à atteindre une justesse organique.
Avec « El Día Más Oscuro », elle offre bien plus qu’une simple ballade sombre : une exploration intime où les ombres révèlent la lumière. Une œuvre qui confirme la singularité d’une artiste capable de transformer chaque chanson en récit sensoriel.

