Avec leur nouvel album « When the Going Gets Weird », Stray Owls nous entraînent dans une aventure sonore délibérément décalée, où chaque morceau semble ouvrir une nouvelle porte vers un paysage auditif insoupçonné. L’album s’ouvre avec « Hey Now, Now », un titre au jangle psychédélique qui pose d’emblée l’ambiance : riche, immersive, parfois déroutante, mais toujours fascinante.
Les inspirations se mélangent habilement. « Scapegoats », avec ses allusions à Meddle de Pink Floyd, joue avec les contrastes en créant une tension, telle une vague sonore qui enfle avant de se retirer. À l’opposé, « Whatever Afterglow » propose une montée post-rock hypnotique, un véritable rêve fiévreux auditif qui maintient l’auditeur en haleine.
Ce qui distingue cet album, c’est l’évolution du groupe vers des sonorités plus tordues et expérimentales, tout en gardant des éléments de leur folk rural initial. « Moonlight Shadows » illustre cette évolution, avec des harmonies vocales de Griffiths entremêlées au piano de Brian Sink, dans un crescendo chaotique rappelant le meilleur de Neutral Milk Hotel.
Les textes de l’album touchent aussi juste. Sur « Ballad of a Middleman », French lâche « I don’t want to waste half my life / for some BS consolation prize », une réflexion cinglante sur l’aliénation moderne, sur fond d’un mélange entre Grandaddy et Beck. L’album se distingue également par ses moments de pure expérimentation, comme sur « Elemental Static », où le bruit et la sérénité cohabitent dans un équilibre précaire.
« When the Going Gets Weird » est à la fois déroutant et captivant, confirmant que Stray Owls n’a pas peur de s’aventurer sur des chemins inexplorés, tout en gardant une maîtrise artistique impressionnante.