Dans un univers où la musique urbaine se fait souvent prévisible, Hit Yo Phone surgit comme une échappée vibrante. William J. Sullivan — alias “Sully” — s’entoure de l’artiste LUCI pour créer un morceau à la fois sensible et électrique, propulsé par sa série de collaborations Just Call Me Bill. Dès sa sortie le 18 juillet, le titre capte l’attention grâce à une ambiance intimiste teintée de psychédélisme, et une narration émotionnelle à fleur de peau.
Dès les premières notes, les claviers étincelants installent une tension douce et flottante. La voix de LUCI se glisse, souple et chargée d’émotion, dans un refrain entêtant : “hit yo phone the other day”. Ce vers, d’une simplicité apparente, devient le point de départ d’un récit intérieur, où l’obsession du manque se mêle à une lucidité presque amère, notamment dans la phrase : “ain’t never got the time to cry”. La production accompagne chaque nuance, entre basses grondantes et rythmiques effilées, sculptant un paysage sonore aussi organique que déroutant.
LUCI révèle que l’inspiration du morceau vient d’une désillusion amoureuse, un moment suspendu entre réalité crue et fantasme brouillé. “C’est abstrait, mais vrai”, confie-t-elle. Ce ton honnête se ressent à chaque mesure : la vulnérabilité est assumée, sans filtre, portée par une synergie artistique évidente entre la chanteuse et Sullivan. Leur collaboration réussit à matérialiser le vertige affectif avec une clarté troublante.
Hit Yo Phone dépasse les codes du genre pour s’imposer comme une confession musicale. Une chanson à écouter seul, tard dans la nuit, quand les souvenirs s’invitent sans prévenir. Un fragment de vérité enveloppé dans une esthétique audacieuse, où le hip-hop rencontre l’expérimental, et où chaque silence semble raconter quelque chose que les mots n’osent plus dire.

