Certaines chansons s’écoutent comme un hall d’aéroport : ce lieu suspendu où l’on attend sans savoir exactement quand viendra l’embarquement. Avec « Terminal », le duo canadien Wotts capte cette sensation d’entre-deux, premier extrait de leur prochain EP COPE. Entre rupture amoureuse et renaissance incertaine, le morceau s’installe comme une méditation sonore sur l’attente et la fragilité.
La production, signée Jayem, mêle indie pop onirique et influences R&B/hip-hop, rappelant aussi bien Tame Impala que Childish Gambino ou Mac Miller. Les synthés dessinent des paysages brumeux tandis que le beat et la rythmique imposent un groove discret mais entêtant. On sent dans cette composition l’héritage de leurs débuts en tant que collectif hip-hop, désormais intégré à une identité plus pop et psychédélique.
Au cœur du morceau, il y a ce sentiment universel : le flou qui suit une séparation. Jayem explique avoir imaginé un terminal d’aéroport, un espace où l’on traverse mécaniquement des étapes avant de devoir patienter longuement pour la suite. Une métaphore simple mais d’une justesse implacable, qui donne à la chanson une dimension cinématographique.
Avec COPE, Wotts poursuit la réflexion entamée sur FLANK!. Si ce dernier explorait la perte, leur nouvel EP s’annonce comme une plongée dans l’incertitude et la reconstruction. « Terminal » ne cherche pas à clore la douleur mais à la transformer en matière artistique. Résultat : un titre à la fois fragile, lumineux et profondément humain.