Dernière piste de l’EP FLANK!, “i’ll see you when the game resets” ne se contente pas de clore un chapitre : elle le murmure, le digère, et lui offre un au revoir aux accents d’éternel retour. Le duo canadien Wotts choisit ici de s’éloigner de ses textures synthétiques et lumineuses pour explorer une matière sonore plus rugueuse, presque artisanale.
Aux commandes de la production, Jayem insuffle à cette ballade indie rock une énergie viscérale, nourrie par les échos des années 90 — Blur, Pavement — tout en laissant percer l’héritage plus récent de The Strokes. Les guitares crissent, les sons s’entrechoquent, et dans cette forme volontairement imparfaite, se glisse une sincérité désarmante. “Ce morceau avait le goût d’un vrai départ”, raconte Jayem, “mais un départ chargé d’espoir, comme si rien n’était vraiment fini.”
Ricky 100, bassiste et guitariste, décrit cette piste comme l’“élément étrange” du projet. Moins lisse, plus instinctive, elle s’écarte du reste sans jamais perdre le fil émotionnel. Sa fragilité fait écho à celle des grandes fins, celles qu’on ne veut pas vraiment acter.
Avec “i’ll see you when the game resets”, Wotts signe un titre qui ressemble à une poignée de main à travers le temps : maladroite, sincère, et pleine de promesses muettes. Comme une sauvegarde avant de relancer la partie.

