Avec Madness Gladness, Zachary Mason livre une chanson où les contradictions émotionnelles deviennent matière à beauté sonore. Dès les premières notes, on est transporté dans un univers feutré, où la dream pop flirte avec les échos du soft rock et les élans du folk. Une atmosphère douce et romantique, presque suspendue hors du temps.
Composée à l’origine en 2021, la chanson a longuement mûri avant de prendre sa forme actuelle. C’est dans ce raffinement progressif que Mason semble puiser sa force : chaque instrument, chaque souffle de voix y est pesé avec précision. On y retrouve la basse chaleureuse de John Thomasson (Little Big Town) et la batterie nuancée de Nate Barnes, dans un écrin sonore subtilement arrangé.
Mais c’est surtout le texte qui accroche. Madness Gladness, c’est l’histoire d’un personnage qui vacille entre euphorie et confusion, submergé par le tumulte de l’amour. Une « folie joyeuse » que l’artiste traduit avec une sincérité désarmante. L’écriture reste accessible, mais teintée de poésie, et c’est peut-être là que réside sa puissance : dans cette capacité à dire l’indicible avec pudeur.
Moins rock que ses précédents morceaux, ce titre marque un virage plus introspectif dans la discographie de Zachary Mason. Une œuvre délicate, sincère et immersive, qui donne envie de se perdre dans le doux vacarme des sentiments. Une belle réussite.