Avec STRETCH//RELATIONS, Zeki Jindyl signe un premier album solo d’une rare intensité, où chaque note semble fouiller les méandres de l’âme. Conçu pendant un congé parental, ce projet introspectif de six titres se donne pour mission d’explorer les relations humaines — celles que l’on vit, que l’on observe ou que l’on imagine — dans toute leur complexité.
Dès les premières secondes de « Stairway Conversation », qui ouvre le disque, l’auditeur est happé par une composition orchestrale majestueuse. La voix de Jindyl, posée avec délicatesse, flotte sur cette ballade comme un souffle fragile. On y sent déjà l’approche minutieuse du compositeur, pour qui la musique, à l’image d’une toile répétée à l’infini, naît d’un processus exploratoire et intuitif.
L’univers sonore du disque oscille entre R&B moderne, jazz, ambient, post-metal et avant-rock, sans jamais perdre sa cohérence. Chaque titre semble s’étirer et se rétracter comme une relation humaine. « Lake of Hurt » en est l’exemple le plus touchant : la voix de la chanteuse invitée, d’une technique irréprochable, se mêle à une instrumentation délicate et poignante. Plus loin, « Arms Stretched » prolonge cette immersion avec une sensibilité rare.
Entouré de musiciens aux influences aussi riches que variées — du jazz à la tradition ouest-africaine — Zeki Jindyl livre ici une œuvre profondément personnelle, à la croisée des genres, à la fois savante et viscérale. Un premier opus qui impose d’emblée une signature sonore unique.