Dès les premières notes de Zoo Friend, AUNCE impose une atmosphère suspendue, comme si le temps s’étirait. L’artiste livre ici une pièce aérienne, quasi chuchotée, qui donne voix au lien fragile entre l’humain et le non-humain. Un chant de deuil, certes, mais aussi un murmure de réconciliation.
La chanson s’ouvre sur une production organique, aux textures soignées, où les rythmes se dérobent doucement sous les pieds. Rien n’est figé, tout oscille, vacille, comme les souvenirs qui remontent à la surface sans crier gare. Les paroles, quant à elles, sont clairsemées, intimes, presque murmurées à l’oreille. Elles ne cherchent pas à convaincre, mais à éveiller quelque chose d’enfoui — une mémoire ancienne, collective peut-être, d’un temps où l’humain n’était pas encore séparé du vivant.
AUNCE ne fait pas dans le manifeste. Zoo Friend n’est pas une dénonciation, c’est une invitation. Celle de ralentir, d’écouter, de ressentir sans analyse. Le flou des voix, entre clarté et brume, agit comme un filtre sensoriel. On ne sait plus très bien ce qui est réel ou rêvé — et c’est précisément là que réside sa force.
Dans un paysage musical saturé de récits urbains et d’egotrips, AUNCE trace un sillon à part, presque sacré. Zoo Friend est de ces morceaux qui ne crient pas, mais qui restent. Un espace de silence habité, où la nature a encore sa place.