Il y a des morceaux qui n’ont pas besoin de hurler pour se faire entendre. “Growing Pains”, la dernière offrande d’Eden Rain, fait partie de ceux-là. Une chanson qui chuchote à l’oreille, mais qui laisse une empreinte durable au creux de la poitrine.
Dès les premières secondes, on est happé par cette voix douce et grave, presque murmurée, qui évolue avec retenue. Iain Berryman, déjà reconnu pour son travail avec Chloe Slater ou Nieve Ella, signe ici une production fine, quasi éthérée, où chaque accord semble suspendu dans l’air. Pas de fioritures, juste l’essentiel : une progression de notes délicates, au service d’un texte qui sonne vrai.
“Growing Pains”, c’est ce moment trouble où l’on sent l’autre s’éloigner, sans que personne ne l’ait voulu. Eden ne dramatise pas, elle constate avec une pudeur désarmante. Elle capte cette lente dérive, quand les mots s’espacent, que les regards ne se croisent plus comme avant. Et pourtant, derrière cette mélancolie plane une étrange lumière, comme si accepter la fin d’un lien pouvait être aussi un acte d’amour.
Avec ce nouveau titre, Eden Rain continue de tracer sa voie dans un paysage musical où la sincérité se fait rare. Elle ne suit pas les tendances, elle les contourne avec élégance. Une artiste à suivre, pour ceux qui aiment la pop quand elle frôle la poésie.