Certaines entrées en matière s’annoncent comme un avertissement. Avec Warning: Toxic, Sleep Stage frappe fort et sans détour, offrant un premier album qui plonge dans la dépendance affective et ses dérives les plus sombres. Ici, l’amour se transforme en poison, et chaque riff semble en être l’antidote… ou le catalyseur.
Dès les premières secondes de “Sick of Love Songs”, on comprend que rien ne sera édulcoré : guitare rageuse, énergie brute, lyrisme cynique. Cette ouverture sonne comme une déclaration de guerre aux clichés romantiques. Puis, “Guess I’m Twisted” s’impose avec un tempo lancinant qui explose dans un refrain incisif. La voix s’élève, aérienne, portée par des riffs qui évoquent un clin d’œil assumé à Come Together, sans tomber dans la copie.
Au cœur du disque, “Panic” dégage une urgence presque théâtrale. Les accents vocaux rappellent un Bowie électrique, habité, tandis que la structure maintient cette tension hypnotique. Plus loin, “Your Love’s an Overdose” brouille les pistes : douceur fragile contre refrains brutaux, guitare incisive contre chant grave et sensuel. Un équilibre instable, comme une passion qui brûle trop vite.
L’album s’achève avec “Aching Pains”, véritable condensé des émotions distillées tout au long du projet. Dix titres, aucune concession. Sleep Stage ne signe pas seulement un premier album : il impose une identité, une intensité, et une certitude — certaines addictions ne s’écoutent pas, elles se vivent.

