Sous les paillettes, les souvenirs. Avec « Angelito », ARTO ne se contente pas de livrer une chanson : il ouvre une porte sur un pan de sa vie, celui où les nuits étaient plus lumineuses que les jours, et où le besoin d’exister passait par les reflets d’une boule à facettes.
Porté par un beat synthétique contagieux, le morceau glisse sur une production volontairement trouble, où les voix se fondent, se déforment, comme si elles tentaient d’échapper à la réalité. Il y a là quelque chose de profondément cathartique, presque urgent. C’est le son d’un passé qu’on regarde sans nostalgie, mais avec la tendresse d’un adulte qui comprend enfin ce qu’il fuyait.
ARTO évoque ces années adolescentes où l’on apprend à porter des armures : l’apparence de la force, le silence des failles, les fuites en clubbing pour oublier. « Angelito » n’est pas un simple hymne de dancefloor ; c’est un autoportrait flou, où chaque synthé semble éclairer un recoin de mémoire.
Le titre frappe par son équilibre entre le chaos vibrant et la maîtrise esthétique. On y entend une vérité camouflée sous les couches de production, un cœur qui bat derrière les filtres. Et c’est précisément là que la magie opère : dans cette tension entre artifice et authenticité.
ARTO donne corps à une époque où l’on cherche désespérément à briller, quitte à se brûler les ailes. Un « petit ange » qui danse entre les ombres.

