Sur « Growing Apart », Danny Kuttner capte ce moment suspendu où deux êtres se décalent sans fracas. Une distance douce-amère, presque imperceptible, mais qui finit par occuper tout l’espace. Avec sa sensibilité à fleur de peau et son goût pour les textures sonores sophistiquées, l’artiste née à Amsterdam signe une ballade émotionnelle à la fois moderne et profondément humaine.
La chanson s’inscrit dans une esthétique néo-soul subtile, traversée d’accents jazz contemporains à la ECM et d’électronique feutrée. Une production ciselée, que l’on doit aussi au travail du producteur Matam Egozi, qui a su insuffler un souffle nouveau en suggérant un tempo plus soutenu et une boucle rythmique tirée de ses archives. Ce détail, en apparence anodin, change tout : le morceau gagne en tension intérieure, en mouvement retenu.
La voix de Kuttner, toujours en équilibre entre fragilité et maîtrise, donne chair à des mots qui parlent de liens qui s’effilochent, de culpabilité sourde, d’émotions que l’on ne parvient pas à nommer. Rien n’est forcé. Chaque note semble posée là pour accompagner l’intime.
Avec « Growing Apart », Danny Kuttner continue d’explorer une écriture sensible et organique, à mi-chemin entre confession et rêverie. Une proposition musicale sincère, qui touche juste sans jamais hausser le ton.

