Dans l’univers musical de Mélanie Pain, la délicatesse a toujours été une force. Avec « Bluer than Blue », le premier extrait de son nouvel album, l’artiste française nous offre une ballade folk à la fois dépouillée et grandiose, une confession vibrante qui nous plonge dans les méandres de ses émotions.
Le morceau s’ouvre sur un piano-voix, posant les bases d’une mélancolie qui se déploie peu à peu. Les paroles, « Plus large que le ciel, plus profond que la mer, plus fort que moi », nous introduisent à un combat intérieur contre des émotions submergeantes, des doutes persistants et la quête d’un amour inconditionnel. C’est une exploration de la résilience, un acte de volonté pour transformer la tristesse en force.
Ce qui rend « Bluer than Blue » si captivant, c’est son processus de création inversé. Contrairement au reste de l’album, c’est la voix et les mots qui ont d’abord été enregistrés, les arrangements venant ensuite comme une « urgence classique » pour traduire les émotions en sons. Le résultat, arrangé par Mathieu Geghre, est une composition à la fois hantante et aérienne, dense et légère. On y perçoit l’influence de l’orchestration subtile de Sufjan Stevens et de la narration instrumentale de Prokofiev.
Chaque instrument est introduit avec retenue, tissant progressivement une toile émotionnelle. Le piano feutré ouvre le bal, la basse épurée ancre la mélancolie, et la guitare dessine un rayon de lumière. Puis, la flûte murmure l’espoir, la clarinette soupire le doute, le cor creuse la nostalgie et le bugle lance un appel lointain, tendre et inébranlable. Enfin, la batterie, d’abord discrète puis régulière, presque martiale, impose une détermination calme, un désir de guérir. « Bluer than Blue » n’est pas seulement une chanson, c’est une véritable expérience auditive qui nous invite à plonger dans nos propres profondeurs pour y trouver la lumière.

                                    