Benjamin Quartz revient avec Pyromane, une chanson qui ne cherche pas à séduire par l’évidence, mais à envoûter par la lente montée du feu intérieur. Dès les premières secondes, le silence presque fragile installe une tension. La voix s’avance nue, entourée d’un décor minimaliste où chaque note semble respirer. Puis, peu à peu, les percussions s’invitent, le rythme s’anime, et la chanson se transforme en une danse lente autour d’un brasier invisible.
Pyromane s’écoute comme on regarde les flammes : sans pouvoir détourner le regard. Benjamin Quartz y célèbre les contradictions de l’amour — sa beauté brûlante, son pouvoir destructeur, et cette fascination pour ce qui consume. On y perçoit l’écho d’une gitane tournoyant autour du feu, image d’une passion ancienne, presque mythologique, que l’artiste modernise avec une sensibilité à fleur de peau.
Le texte, ciselé et sincère, ne s’embarrasse pas d’effets inutiles. Il évoque, il suggère, il respire. À mesure que les castagnettes et les claquements de mains s’élèvent, l’émotion devient presque palpable. On retrouve ici la patte d’un auteur qui sait doser, préférant la nuance à la démonstration.
Avec Pyromane, Benjamin Quartz prouve qu’il maîtrise l’art de la retenue autant que celui de l’éclat. Une chanson française comme on les aime : habitée, élégante, et traversée d’une fièvre douce qui ne s’éteint pas.