Avec The Great Escape: Famine, Transgalactica poursuit sa trilogie ambitieuse entamée avec The Great Escape: Fear. Deuxième chapitre de l’album Onwards and Upwards, cette pièce s’impose comme une fresque sonore où la virtuosité instrumentale rencontre la réflexion humaniste. Dès les premières notes, l’auditeur perçoit la gravité du propos : le morceau puise sa structure dans quatre thèmes issus de deux concertos pour violon de Prokofiev, tissant un dialogue entre musique classique et rock progressif moderne.
Mais derrière cette sophistication se cache un message universel. Transgalactica s’inspire des mots de Steven Pinker dans Rationality, évoquant la lutte millénaire de l’humanité pour se nourrir. Là où jadis la famine rôdait à chaque mauvaise récolte, elle devient aujourd’hui une tragédie née non du manque, mais de l’injustice et de la guerre. Le groupe traduit ce constat en une montée dramatique, une tension instrumentale qui se relâche dans un solo de guitare final, à la fois libérateur et mélancolique.
Sur le plan sonore, Famine impressionne par son équilibre entre rigueur et émotion. Les arrangements, à la fois épiques et intimes, donnent à chaque instrument un rôle narratif. On y entend l’urgence du propos, la fragilité humaine face aux forces qui la dépassent. Le dialogue entre les cordes et les guitares crée une texture presque cinématographique, où l’on passe du désespoir à la résilience.
Avec ce second volet, Transgalactica confirme sa capacité à faire de la musique un terrain de réflexion. The Great Escape: Famine n’est pas seulement une chanson, mais une allégorie : celle d’un monde en quête d’équilibre entre abondance et privation. Entre héritage classique et modernité sonore, le groupe trace un chemin audacieux, où chaque note résonne comme un appel à la conscience.