À seulement 19 ans, h3nce s’impose déjà comme l’une des voix les plus singulières du nouvel underground numérique. Installé dans son grenier, avec pour seul complice son meilleur ami, ce multi-instrumentiste autodidacte tisse un pont inattendu entre indie rock, post-punk, shoegaze et grunge, qu’il teinte d’une électronique bricolée et torturée.
« TALK BOY », son nouveau single, commence par une interpellation directe : “Talk, boy? You wanna talk, boy? Just say what’s up”. Ce refrain, répété comme une incantation, est tout sauf anodin : il exprime une frustration face aux silences et aux esquives, ce qu’on ressent presque physiquement à l’écoute. Les couplets ne relâchent pas la tension, évoquant appels manqués, mensonges et luttes intérieures : “Wolf in a sheep’s skin, trying but you never win”.
Le morceau joue sur les contrastes. La voix d’h3nce, parfois éthérée, presque fantomatique, glisse sur des textures électroniques abrasives. Les percussions claquent comme des coups de feu émotionnels, et les silences savamment placés entre les phrases intensifient le malaise. On oscille entre colère contenue et désespoir lucide, et c’est précisément cette ambivalence qui rend l’expérience captivante.
Le clip, réalisé par Pedro Soler, prolonge ce chaos poétique avec des distorsions numériques et une esthétique glitch qui reflètent parfaitement l’univers post-numérique de l’artiste. Avec « TALK BOY », h3nce ne se contente pas de livrer une chanson : il offre une expérience sonore et émotionnelle, à la croisée de la nostalgie et de la modernité.

