Avec « Run Out », extrait de son dernier projet OUTERNATIONAL, Manga Saint Hilare opère un retour violent, sans fard — cru, brut, et sans concession. Le morceau, produit en collaboration avec Lewi B et porté par la présence incisive de Scrufizzer, frappe d’entrée : beats sombres, tempo nerveux, atmosphère urbaine dense et oppressante.
Le flow — rapide, tranchant — s’impose comme un uppercut lyrique, les punchlines claquent, sans détour. On ressent l’urgence, l’énergie brute que Manga Saint Hilare maîtrise à la perfection. Ce « Run Out » donne l’impression d’un cri — ou d’un avertissement audacieux — adressé à quiconque tend l’oreille. Même si le morceau ne s’écoule qu’en 2 minutes 36, il ne laisse pas de place à l’hésitation.
Inscrit dans la dynamique d’OUTERNATIONAL, « Run Out » semble vouloir rappeler d’où vient l’artiste : un regard à la fois lucide et sans concessions sur la rue, la survie, les doutes — livré avec l’urgence d’un récit urbain authentique. La production minimaliste, rugueuse, laisse tout l’espace au verbe, aux mots durs, aux émotions crues. Le grime, dans sa forme la plus essentielle, renaît ici dans une version à vif et viscérale.
Pour les amateurs de grime pur, « Run Out » est une piqûre de rappel : à travers ce titre, Manga n’essaie pas de séduire les charts — il cherche à imposer un sentiment, une vérité. Et cette vérité, sombre et directe, fait clairement mouche.

